Comment rester de marbre à Paros ?

 Lever fort matinal, en pleine nuit, même ! Préparation ultra efficace et nous voilà dans le car pour le port, à contempler L'Aurore aux doigts de rose en train de transformer la mer et le ciel en incendie de couleurs chaudes, c'est beau, mais un peu gâché par les vitres teintées... La montée sur le ferry est rapide, nous nous installons sur une plateforme à la poupe du navire, et alternons contemplation du paysage et somnolence. Un arrêt à Ios, un autre à Naxos, juste le temps de contempler le portique solitaire du temple d'Apollon sur son îlot, de penser aux chagrins d'Ariane abandonnée ici même par Thésée, et nous voilà en train de contourner Paros, ses côtes roussâtres, désertes et abruptes, pour entrer dans la baie de Parikia. Nous trouvons facilement notre logement où nous laissons les valises, et nous nous installons à une petite terrasse pour déguster un smoothie. Léna n'en peut plus de n'entendre parler QUE français dans les rues, et de fait depuis notre arrivée dans les Cyclades, nous entendons plus parler notre langue que toutes les autres, grec compris ! C'est peu dépaysant... Bref, nous nous remettons en route pour visiter le sympathique musée archéologique, dont les richesses sont un peu ingrates, mais loin d'être inintéressantes. On y croise quelques idoles cycladiques, quelques vases des époques géométrique et archaïque, des kouroi aux sourire si doux et une Méduse ailée trouvée juste à côté. Des vestiges romains, un important mobilier funéraire grec, un joli fragment de mosaïque viennent compléter l'ensemble. Ensuite, quelques pas nous mènent à la basilique de la Panaghia Ekatontapyliani, une des plus anciennes églises de tout le monde byzantin. Les restes de la fête de l'Assomption sont bien visibles ici, les fidèles viennent encore baiser les icônes, on range des dizaines de chaises surnuméraires... Mais surtout les détails intéressants foisonnent : architecture de 6ème siècle, baptistère du 4ème siècle, peintures murales, iconostase en marbre ( et oui...), colonnes rectangulaires, décors de rinceaux et d'entrelacs... C'est du plus bel effet ! Mais il est temps de manger et nous nous installons au restaurant Aromas, où la patronne française s'occupe de nous avec une gentillesse et une attention toutes en retenue. Les sardines farcies sont tout à fait délicieuses, la moussaka maison extra, et que dire de ce calmar au vin rouge !!! Mmmm... Nous finissons les formalités concernant notre logement, puis, sous une chaleur assez pénible (!!!), nous repartons vers le "kastro", la partie de la ville fortifiée en 1260 par les Vénitiens. C'est un dédale de petites rues aux maisons, aux chapelles blanches et bleues, avec parfois de drôles d'accumulations de colonnes et éléments d'architecture antiques. C'est vraiment très beau. D'autant que nous ne croisons plus les hordes de touristes de Santorin, ce qui rassérène grandement Mag ! La promenade nous emmène aux confins de la ville, mais nous repérons une plage peu éloignée du centre. Un passage à la chambre pour nous changer et nous voilà à la plage pour profiter de la mer en (presque) solitaires. Nous contemplons le soleil qui se noie dans son sang, nous rentrons, allons manger un bout, écouter de la musique traditionnelle sur la grand place, et c'est l'heure de se coucher. Ah ! Vraiment, Paros ne nous a pas laissés de marbre !

PM