Oh ! Marie, si tu savais...
... comme on a cherché les lieux de ta célébration en ce 15 août, jour de l' Assomption... Au dire de tous, et dans les souvenirs de mon premier voyage en Grèce, ce jour-là est un des plus importants pour les orthodoxes : processions, fleurs autour des icones, ferveur... Il faut croire que Fira échappe à ces traditions, nous sommes passés d'une église à l'autre sans rien voir de tout ceci, le seul endroit qui ait montré quelque chose d'extraordinaire fut l'église catholique romaine avec prières et chants, mais bon, vous connaissez notre attirance pour la liturgie... nous avons donc fait demi-tour pour finir à la cathédrale orthodoxe qui fermait boutique sans rien d'autre de particulier que quelques bouts de pain bénit que nous avons mangé, nous avions faim, et puis sait-on jamais ! Bon, Marie, si tu savais... comme ton culte se perd. Nous nous sommes donc rabattus sur le "musée préhistorique", complément absolument essentiel du site d'Akrotiri ! Si le site constituait le squelette de ce qu'il fallait voir sur cette civilisation de la fin de l'âge du bronze, ce musée en était la chair, vivante et palpitante ! Quelles merveilleuses surprises que ces rhytons à formes animales dignes des plus belles réalisations classiques, que ces peintures murales d'une étonnante modernité, bien plus vivantes que les représentations hiératiques égyptiennes de la même époque, quelles merveilles que ces sculptures cycladiques de quelques siècles antérieures... Un petit musée, mais tout un univers revenu à la vie, comme ce porteur de poissons, ces femmes à la taille mince et à la poitrine dénudée, ou cet "Africain" représenté sur le mur d'une maison des Cyclades au 17ème siècle avant JC. Nous nous extirpons de ce gouffre spatio-temporel pour revenir à la réalité santorinoise, et entre deux menus achats, nous passons voir les ânes bien rangés attendant le touriste en haut des escaliers venant du port, rigolo ! Quelques gyros achetés chez "Lucky, le roi du souvlaki", que nous mangeons au camping accompagnés de quelques gorgées de bière grecque, sous la tonnelle couverte de bougainvillées, un long moment passé à la piscine (lecture, jeux dans l'eau, café...), et nous voilà de retour au centre ville à la recherche du lieu qui abritera nos derniers moments ici. Nous trouvons un petit restaurant qui nous accueille sur son toit-terrasse, d'où l'on voit les deux côtés de l'île. Et c'est en contemplant le coucher de soleil que nous nous régalons de calmar grillé, et autres délices égéens. Nous rentrons nous coucher car nous partons tôt demain pour Paros !