Toute la journée, hantés par l'eau de là...

Nous avons quitté Céline et Lény avec émotion, et nous nous sommes engagés dans la vallée du Rhône. Là encore, nous avons l'impression d'être ramenés un an en arrière : humidité, nuages bas, paysage grandiose souvent masqué par les nuées... Les premières pentes sont superbes avec des vignes, des châteaux, les premières stations de ski, mais le fond de la vallée jusqu'à Brig est complètement sacrifié à l'industrie et aux travaux publics, c'est assez triste. Ayant laissé le Rhône remonter à sa source, presque visible, nous grimpons vers le col du Simplon sur une route superbe mais dans un brouillard de plus en plus dense, jusqu'à être entièrement enveloppé dans le coton. La pluie tombe un peu, aussi, ce qui n'empêche pas les Suisses d'arroser abondamment leurs prairies... la stupidité est décidément internationale ! Mais peu à peu les nuages s'élèvent et nous profitons d'un spectacle impressionnant, grandiose, sauvage ! Quelques habitations parsèment des hauteurs qui semblent inaccessibles. La route italienne, dans la redescente, est plus... italienne, plus défoncée, plus étroite, mais l'environnement reste magnifique ! Et voilà que la pluie (l'averse, le déluge !) s'est mise à tomber et il est l'heure de pique-niquer. En désespoir de cause, nous nous installons dans la galerie marchande d'un hypermarché de Domodossola, ce qui nous permet d'être au sec aussi pour notre premier café italien. La route ensuite est une longue douche jusqu'aux abords du Lac Majeur. Nous mettons un bout de temps à trouver la ville de notre camping, mais après quelques détours dans la campagne lombardo-piémontaise, nous arrivons à destination. L'endroit est charmant, au bord d'un petit lac, mais le temps redevient menaçant. Juste le temps de monter la tente et de nous installer à la terrasse du restaurant, et l'Apocalypse se produit : trombes d'eau, éclairs, tonnerre, grêle, allées transformées en fleuves... J'essaie de me connecter en vain pour poster ce message, cela attendra demain matin. Une accalmie nous permet de revenir à la tente. Quelques affaires sont mouillées, mais très peu, nous nous couchons pour une bonne nuit réparatrice.